« Ecrire est un acte qui dépasse l’œuvre », disait Roland Barthes. C’est particulièrement vrai au théâtre, lieu par excellence de l’écriture ouverte, où les auteurs mettent à l’épreuve du direct leur rapport à la langue, à la culture, au monde. En investissant aujourd’hui tous les champs de l’écrit, ils inventent de nouveaux modèles, créent de nouvelles « propositions de théâtre », affirment et imposent une pluralité d’écritures, reconnue aujourd’hui comme la marque de la modernité. Etant donné leur extrême diversité, les œuvres dramatiques contemporaines ne peuvent constituer un genre : les critères permettant de les regrouper n’existent pas, n’existent plus. Le pluriel souvent utilisé signale que le champ d’application des écritures dramatiques n’est plus clairement délimité. Mais si les marques de la théâtralité disparaissent des textes du théâtre contemporain, une qualité de plus en plus subtile et peut-être encore nécessaire demeure : l’efficacité dramatique, ce qui fait que le texte a été conçu et écrit pour être vu et dit, et ce qui le situe du côté du théâtre et non du côté de la littérature.
► Ecrire pour le théâtre : Les enjeux de l’écriture dramatique
de Marie-Christine Autant-Mathieu